Ma voix est constamment dans une roulotte qui parcoure les couleurs et les sons ma caravane glane toutes les sonorités que je trouve dans mes pérégrinations. Au fur et à mesure, ces trésors se patinent et prennent corps.
Au fil des routes, il y a des découvertes et des rencontres aussi. Je les prends à bras le cœur et je les redépose ailleurs.
Je me sens comme un alchimiste qui transforme les visions en sons. Je passe d’une époque à une autre et d’un style à un autre.
Ma voix est ma voie. Tous les silences, les bruits et les rythmes s’y harmonisent comme par enchantement. J’échafaude des sons où les sons synthétiques et urbains se mêlent aux timbres des chants traditionnels. Les rythmes du désert y croisent les rythmes « Jungle ». Dans le désert on n’est jamais seul et comme lui une voix ne voyage jamais longtemps seule non plus. Elle appelle ! Cet appel résonne en moi et j’en offre les échos.
Le chant est pour moi un guide. Il m’oriente vers la mémoire et la transmission des mémoires. Il est ma sagesse et ma folie il me soigne et m’aide à soigner. Il me libère de toute forme d’enfermement et j’aime communiquer ce sentiment de liberté. Le chant m’ouvre l’âme des autres, il me permet de communiquer avec des inconnus. J’ai chanté Janis Joplin, Oum Kalthoum, Billie Holliday et bien d’autres. Mais finalement en chantant j’ai l’impression que toutes ces femmes n’en font qu’une.
Chanter avec Goran Bregovic, Wasis Diop, Sion Shahine, Hosono, des hommes de cultures si diverses m’ont mis en osmose avec des sonorités qui quelque part étaient déjà enfouies en moi et se révèlent. Cette transmission inconsciente d’un savoir crée un effet magique.
Ma voix est mon passeport. Elle m’ouvre les portes les plus secrètes…
De l’orient à l’occident de la chanson au cinéma de l’Eurovision à l’avant-garde., Amina surnommée la Piaf méditerranéenne, est ‘un des symboles les plus réussi d’une fusion entre monde arabe et occidental, ouvance métissée apparue dans les année 80 baptisée « world music »
Un parcours international remarquable riche d’explorations tethno musicales et de nombreuses rencontres fait d’Amina une artiste différente au sein de la musique arabe.
Nomade, Amina joue avec avec les mots et se joue des notes, métisse les sons fusionne les genres et mêle allègrement les cultures sans souci des frontières et des époques.
Une diversité qui surprend, une présence qui séduit, la voix d’Amina glisse aisément du jazz à la chanson, joue avec le Raï et le chaabi, le reggae en passant par la jungle.
Sur la route avec une nouvelle formation elle nous entraîne dans un étonnant voyage mêlant les influence les plus diverses où les rythmes traditionnels d’Afrique du Nord côtoient les béats électros. Et nous montre une nouvelle fois sa modernité et son indépendance d’esprit.
Amina chante sa voix se pose, puissante et envoûtante, la magie s’opère.
Biographie
Amina voit le jour à Carthage en Tunisie dans une famille où les femmes jouent de la musique par tradition, et où l’on parle aussi bien l’Arabe, le Français que l’Italien. Elle grandit autour d’une mère musicienne et parolière, d’une grand-mère luthiste et bercée par la musique des deux rives, elle se forge une culture musicale qui va de Tina Turner à la diva Egyptienne Oum Kalthoum. Elle quitte adolescente sa terre natale pour l’Algérie puis pour la France en 1975. Elle se forme au chant classique et traditionnel égyptien, monte une formation et s’exerce au reggae au jazz se berçant du swing mélancolique de Billie Holiday.
Dans les années 80, la scène musicale française est en pleine explosion métisse. Amina remporte un concours au Palace avec le titre Shéhrazade rap arabisant qui devient son tout premier 45 tours. Amina commence à se forger un nom sur la scène parisienne et entame un incessant voyage musical. Elle rencontre Martin Messonier producteur et musicien, avec lequel commence une longue collaboration artistique. Elle enregistre en duo Shango avec l’un des père de la culture hip hop Africa Bambaata participe en tant que choriste à l’album de Haruomi Hosano, musicien japonais fondateur du Yellow Magic Orchestra avec Ryuivho Sakamoto.
En 1990, le tout premier album d’Amina , Yalil, produit par Matin Messonier est une fusion entre l’Orient et l’Occident, enrichi par la présence de son ami Wasis Diop. L’un des titres « le Dernier qui a Parlé », véritable hymne à la tolérance est remarqué lors de sa participation à l’Eurovision en 1991. Avec cet album sortit dans 22 pays et la tournée qui s’ensuivent, la reconnaissance internationale de cette chanteuse sans frontières commence.
Son second album Wa Di Yé sortit en 1992, réalisé par Wasis Diop réunit entre autres, le batteur nigérien Tony Allen, l’accordéoniste tunisien Zouhir Gouja, le violoniste classique Nigel Kennedy et l’arrangeur français Joseph Racaille.
Elle chante avec Lenny Kravitz sur « Give a Piece of Chance » en duo avec Nusrath Fateh Ali Khan sur le bande sonore du film Dead Man Walking.
En 1999 son troisième album « Annabi », produit en partie par le groupe Renegade Soundwave, elle est entourée de Christophe Mark Sanders ou encore de Joseph Racaille. Cet album très personnel aux sonorités novatrices mêlant musique orientale et électronique est un véritable pont jeté entre les cultures.
Amina travaille avec Dave Stewart sur son album, chante avec Tom Djakité sur l’album Chroniques d’Alger, produit par Imhotep et Nadir Kouidiri. Ello occupe la scène internationale à travers diverses tournées en Europe en Orient et notamment aux Etats-Unis avec la sortie en 2001 d’un Best-of pour le marché américain intitulé Nomad.
En 2002 elle accompagne sur sa tournée Goran Bregovic pour sa création mettant en scène les religions monothéistes et mon Et mon Cœur sera Tolérant
En 2003, elle participe à l’hommage au Music Hall algérien popularisé par Lili Boniche et Maurice el Médioni On m’Appelle l’Orientale dans le cadre de l’année de l’Algérie en France.
En 2004 elle enregistre en Angleterre Houa Sahih de Oum Kalthoum remixé et réalisé par DJ Ucef.
Elle participe avec un titre inédit Deoui el Dollard à la compilation Arabia the Essential Album pour l’Union Square Music.
Parallèlement à sa carrière de chanteuse Amina fait ses preuves au cinéma. Elle tourne aux côtés de John Malkovich dans Un thé au Sahara de Bertolucci (1990) participe à La Belle Histoire de Claude lelouch (1991) tient le premier rôle féminin dans la nuit sacrée de Niolas Klotz(1992). Elle apparaît aussi dans "Inchallah Dimanche" de Yamina Benguigui (2000) dans "la Philosphale" de Farid Fedjer (2001) dans « Il Etait une Fois dans l’Oued de Djamel Ben Salaah » (2005) et récemment sur le film Comme Tout le Monde avec Thierry Lhermitte.
Discographie
Nomad – Best Of – Mercury
Annabi – Mercury 1999
Wa Di Yé – Phonogram 1992
Yalil – Phonogram 1989.